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Vivons heureux avant la fin du monde - Comment dresser son smartphone

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Vivons heureux (3) : Ce que le smartphone fait à nos vies, à la planète, à nos cerveaux Une armée de zombies qui vit tête baissée, les yeux scotchés à la lumière bleue : voilà ce que le smartphone a fait de nous. Levez le nez, regardez un peu autour de vous, dans le métro, dans la rue, à la maison, partout : c’est nous. Une bande de crétins numériques, frénétiques du clic, intolérants à l’ennui et au silence. Une armée qui swipe, scrolle, poste et like.On est 5,28 milliards à avoir un smartphone. On passe notre vie à caresser sa vitre : 85 fois par jour en moyenne, 4 à 6 heures par jour en tout. Il est de bon ton de dire qu’il nous pourrit la vie, mais qui arrive à s’en passer ?Alors, si on se regardait en face, si on se tirait le selfie ? Pour essayer de comprendre, aller voir d’un peu plus près ce qui se cache derrière l’écran tactile de ce petit objet noir inoffensif en apparence. Se demander ce que le smartphone fait à nos vies, à la planète, à nos enfants, à nos cerveaux ? Sans technophobie primaire, parce qu’on n’a pas prévu de relancer la mode du pigeon voyageur non plus.  Mais ce serait quand même pas mal d’essayer de garder le contrôle, de briser les chaînes de notre servitude volontaire. Un petit sursaut de dignité, d’intégrité pour apprendre à domestiquer cette merveilleuse saloperie. Deuxième cerveau ? Baguette magique ? Doudou ? Remède ou poison, c’est encore nous qui décidons. Avec :- Frédéric Bordage, Spécialiste français du numérique responsable- Francoise Berthoud, Ingénieure de recherche en informatique- Philippe Bihouix, Ingénieur spécialiste de l’épuisement des ressources minérales- Nicolas Nova, Professeur associé à la Haute École d'art et de design à Genève- Sebastien Bohler, Rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, auteur de "Le bug humain"- Anne-Sophie Jacques, Journaliste, co-auteure de "Déclic"- Maxime Guedj, Ingénieur, co-auteur de "Déclic" Références :- Frédéric Bordage "Sobriété numérique, les clés pour agir", préface d'Isabelle Autissier, présidente du WWF France, Buchet Chastel, 2019- Philippe Bihouix, "L'Âge des low-tech : Vers une civilisation techniquement soutenable" Seuil, coll. « Anthropocène », 2014- Nicolas Nova, "Smartphones : Une enquête anthropologique", Genève, Mētis presses, 2020- Maxime Guedj, Anne-Sophie Jacques, "Déclic", Les arènes, 2020 Nouveau podcast : Vivons heureux avant la fin du mondeComment s’habiller, échanger, voyager, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale, écologique et sanitaire, Delphine Saltel (Que sont-ils devenus ?, Y'a deux écoles) explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce nouveau podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Enregistrements : août, septembre 20 - Texte, voix, réalisation : Delphine Saltel - Musiques originales et mix : Arnaud Forest - Illustration : Mathilde Rives - Production : ARTE Radio

Vivons
heureux.
Avant
la
fin
du
monde,
un
podcast
de
Delphine
s'altère
chaque
mois
des
pistes
et
des
idées
pour
surnager
dans
la
catastrophe
écologique,
la
crise
économique,
la
crise
climatique,
la
crise
sociale
et
tout
ce
qui
remet
en
cause
nos
modèles
de
société.
Point
de
départ
la
vie
de
tous
les
jours
et
les
paroles
savantes,
des
histoires
individuelles,
des
expériences
collectives
pour
nous
aider
à
imaginer
des
solutions.
Episode
3
Comment
dresser
son
smartphone?
Bonjour
Monsieur,
on
me
téléphone
parce
que
je
ne
suis
jamais
arrivé
à
configurer
mon
téléphone
pour
recevoir,
mais
maintenant
je
n'arrive
plus
à
recevoir
mes
mails
sur
mon
téléphone.
Alors
ça
a
commencé
un
peu
à
merdoie
si
je
puis
me
permettre
à
partir
de
cette
migration.
Je
me
souviens
très
bien
du
jour
mon
vieux
Nokia
33
10
a
rendu
l'âme,
il
y
a
presque
10
ans
maintenant.
D'accord,
je
suis
rentré
dans
une
boutique
de
téléphonie
mobile
et
j'ai
acheté
mon
tout
premier
smartphone.
Ce
que
j'essaie
de
faire
maintenant,
évidemment.
Sur
le
coup,
je
n'étais
pas
plus
surexcité
que
ça.
L'écran
tactile,
l'accès
à
Internet,
même
l'appareil
photo
intégré,
je
trouvais
ça
gadget.
Bon,
alors
là,
j'arrive
pas
à
le
faire,
ce
petit
machin
noir,
tout
fin,
tout
lisse.
Je
ne
m'en
suis
pas
méfié
au
début.
Aujourd'hui,
il
a
pris
une
place
délirante
dans
ma
vie
et
je
ne
sais
pas
quoi
en
penser
à
sa
charge,
mais
lentement.
Est
ce
que
c'est
un
truc
génial
qui
me
relie
au
monde
entier?
Ou
une
vraie
saloperie?
Un
deuxième
cerveau,
mais
qui
me
rend
pas
plus
intelligente?
Ben
non,
je
suis
désolé
40
pour
cent
de
plus
à
18h.
Un
remède
ou
un
poison?
Souvent,
je
me
demande
si
ce
n'était
pas
mieux
avant,
quand
ça
n'existait
pas.
Ce
qui
ne
m'empêche
pas
de
continuels
consulter
80
fois
par
jour.
Je
crois
que
c'est
ça
qui
me
gène
le
plus
avec
mon
smartphone.
Cette
impression
de
bien
contrôler
les
choses,
comme
dans
une
relation
amour
haine
série.
Parce
qu'au
fond
de
moi,
je
sais
très
bien
que
je
ne
pourrais
plus
m'en
passer.
Alors,
dans
cet
épisode,
je
voudrais
essayer
au
moins
de
le
regarder
en
face.
Ce
petit
objet
que
j'ai
toujours
là,
à
portée
de
main
pour
me
raconter
d'histoire,
me
demandais
ce
qui
se
cache
vraiment
derrière
son
écran,
ce
que
ça
fait
à
la
planète,
à
nos
vies,
à
nos
cerveaux,
à
nos
enfants
amis
et
surtout,
si
c'est
possible
de
vivre
avec.
Sans
renoncer
complètement
à
sa
liberté,
à
son
esprit
critique,
à
son
intégrité
morale.
Bref,
de
reprendre
le
contrôle.
Vivons
heureux.
Avant
la
fin
du
monde,
un
podcast
de
Delphine
Celtel
réalisé
par
Arnaud
Forests
et
produit
par
Arte
Radio.
Le
problème,
c'est
qu'on
a
l'impression
que
c'est
petit,
que
ça
ne
pollue
pas.
Il
n'y
a
pas
beaucoup
de
matériaux
dedans.
Il
n'y
a
quasiment
rien
d'autre
de
fabriqué
par
les
êtres
humains
qui
soient
aussi
toxiques,
intenses
en
matières
premières
que
nos
smartphones.
En
fait,
on
ne
se
rend
pas
compte,
mais
dans
un
smartphone
d'aujourd'hui,
on
a
un
super
calculateur
de
la
NASA
d'il
y
a
20
ans.
Donc,
c'est
vraiment
une
source
d'impact
colossale.
Alors
pour
commencer,
éco
anxiétés
oblige,
je
suis
allé
voir
tout
un
tas
de
spécialistes
de
ce
qu'on
appelle
l'impact
environnemental
du
numérique,
comme
Frédéric
Bordage
que
l'on
vient
d'entendre.
Il
m'a
expliqué
ce
dont
je
me
doutais
déjà
un
peu,
mais
je
m'arranger
pour
pas
trop
y
penser
que
l'objet
smartphone,
ce
rectangle
noir
de
haute
technologie,
inoffensif
en
apparence,
là,
au
fond
de
ma
poche,
bien
faite.
C'est
une
vraie
bombe
écologique.
Concrètement,
quand
je
regarde
votre
smartphone,
ce
que
je
vois,
c'est
la
quantité
de
matières
premières
nécessaires
pour
fabriquer
ce
petit
objet
de
150
grammes.
C'est
à
peu
près
500
à
1000
fois
son
poids
en
matières
premières.
On
a
cette
notion
de
cadeau
écologique,
la
quantité
de
matières
premières
nécessaires
pour
le
fabriquer,
qui
nous
donne
une
idée
de
son
intensité.
Est
ce
qu'il
va
contribuer
à
épuiser
les
ressources
naturelles
non
renouvelables
minerais,
etc.
Finalement,
proportionnellement
plus
ou
moins
qu'une
voiture
bien,
beaucoup
plus
qu'une
voiture,
beaucoup
plus
qu'un
réfrigérateur,
bien
plus
que
90
des
objets
manufacturés
que
j'ai
chez
moi.
Ce
qui
explique
cela,
c'est
le
fait
que
ça
soit
très
miniaturisé
pour
produire
un
microprocesseur
extrêmement
petit
comme
celui
qu'on
va
avoir
dans
un
smartphone
pour
produire
l'écran
qui
a
une
très
haute
définition
des
tout
petits
transistors
au
sein
du
microprocesseur.
Donc
vraiment,
de
miniaturiser
l'ensemble
des
composants.
On
a
besoin
de
beaucoup
d'énergie
et
des
processus
industriels
particulièrement
coûteux
qui
vont
consommer
beaucoup
d'énergie,
mais
aussi
beaucoup
de
matériaux.
Ce
n'est
pas
très
sexy,
a
expliqué
dans
un
podcast.
Mais
donc,
un
des
gros
problème,
c'est
que
pour
fabriquer
ces
bijoux
high
tech,
en
plus
du
pétrole
pour
les
parties
en
plastique,
il
faut
beaucoup,
beaucoup
de
métaux,
de
minerais
et
d'éléments
chimiques
différents.
Plus
d'une
quarantaine,
en
fait,
d'après
Philippe
Bhiri.
Il
est
ingénieur
spécialiste
de
l'épuisement
des
ressources
minérales.
On
va
trouver
des
choses
un
peu
classiques,
comme
le
cuivre,
qui
va
servir
à
travailler
dans
les
contacteurs,
dans
les
câbles,
dans
les
interrupteurs.
Mais
on
va
trouver
aussi
des
métaux
précieux,
comme
l'argent
qui
sert
beaucoup
dans
l'électronique,
comme
l'or
qu'on
trouve
dans
les
microprocesseurs,
les
métaux
comme
le
lithium
ou
le
cobalt
dans
les
batteries.
Et
puis
ensuite,
vous
avez
trouvé
plein
de
poudre
de
perlimpinpin.
Un
peu
bizarre,
alors?
Terbium,
l'yttrium,
le
gadolinium
qui
vont
servir
à
faire
des
couleurs
dans
les
écrans
LCD.
Du
néodyme
qui
sert
dans
les
micros,
dans
les
haut
parleurs.
Vous
avez
trouvé
du
platine
dans
les
disques
durs?
Vous
allez
trouver
de
l'indium
qui
est
utilisé
pour
avoir
un
écran
tactile?
L'oxyde
d'indium
étain,
c'est
un
peu
près
le
seul
composants
chimiques
qu'on
a
trouvé,
qui
soit
à
la
fois
transparent
et
conducteur
et
qui
permet
de
détecter
qu'on
appuie
avec
le
doigt.
Voilà
à
peu
près
le
genre
de
choses
qu'on
trouve
dans
nos
smartphones.
Ils
ont
des
jolis
noms
poétiques.
Tous
ces
composants
que
m'a
énuméré
Philippe.
Oui,
mais
ils
ont
surtout
un
défaut,
c'est
qu'on
les
trouve
pas
juste.
On
en
ramassant
des
petits
morceaux
par
terre.
Dans
la
liste
des
ingrédients
de
nos
smartphones,
il
y
a
les
fameux
métaux
rares
ou
terres
rares.
Moi,
je
pensais
que
ça
voulait
dire
qu'il
y
en
avait
très
peu
sur
la
planète.
Mais
Frédéric
Bordage
m'a
expliqué
que
c'est
pas
tout
à
fait
ça
que
ça
veut
dire.
Les
terres
rares
sont
des
minerais
qui
sont
extrêmement
abondants
et
qui
sont
très
bien
répartis
partout
sur
terre.
Par
contre,
sont
en
très
faible
densité
et
donc
il
faut
extraire
de
très
grandes
quantités
de
terre.
Donc,
il
faut
brasser
bien
plus
de
tonnes
ou
de
mètres
cubes
de
terre
pour
pouvoir
en
extraire
de
petites
quantités
de
ces
minerais.
Et
c'est
ce
qui
fait
le
fait
que
ça
coûte
cher
en
main
d'œuvre
et
qu'il
y
a
beaucoup
d'impacts
environnementaux
associés
à
l'extraction
de
ces
fameux
qui
sont
des
minerais
comme
les
autres,
en
fait.
Impact
environnemental,
c'est
clair,
c'est
la
formule
consacrée,
mais
c'est
un
peu
abstrait,
presqu'un
euphémisme
au
fond.
Alors
j'ai
appelé
Françoise
Berthou
à
son
enregistrement,
une
ingénieure
en
recherche
informatique
et
elle
m'en
a
remis
une
couche.
On
entend
tous
parler
de
problématiques
de
mines,
notamment
en
Amérique
du
Sud,
mais
aussi
en
Afrique,
parce
que
ça
commence
à
poser
des
problèmes
pour
les
populations
locales.
Ça
détruit
plus
de
paysages.
D'ailleurs,
au
passage,
du
coup,
ça
détruit
de
la
biodiversité.
Il
y
a
des
tas
de
manifestations
de
populations
locales.
On
a
même
vu
ça
en
Guyane
française
pour
l'or,
qui
ne
veulent
pas
de
mines
parce
qu'elles
savent
que
derrière,
il
va
y
avoir
des
problèmes
d'eau,
parce
que
ces
mines
utilisent
de
l'eau
dont
les
gens
ont
besoin
pour
arroser
leur
jardin.
Et
puis,
il
va
y
avoir
des
problèmes
de
pollution
de.
C'est
pour
cette
raison
que
les
pays
développés
qui
exploitaient
des
gisements
de
terres
rares
ont
décidé
d'exporter
finalement
de
déléguer
cette
production
à
la
Chine,
qui
en
a
fait
une
véritable
arme
économique
et
qui
livrent
une
guerre
économique
au
reste
du
monde
depuis
quinze
ou
vingt
ans.
Parce
que
c'était
plus
facile
d'aller
exporter
nos
impacts
environnementaux
et
les
aspects
sociaux
dans
un
pays
comme
la
Chine
plutôt
que
de
les
conserver
chez
nous.
Donc,
en
fait,
on
a
littéralement
arrêté
de
produire
des
terres
rares
dans
les
pays
développés
parce
que
ça
avait
trop
d'impact
sur
l'environnement.
On
a
préféré
l'exporter
ailleurs
en
Chine.
Donc,
normalement,
maintenant,
grâce
à
Françoise
Berthou
et
Frédéric
Bordage,
quand
je
caresse
ma
petite
merveille
d'écran
tactile
en
étant
d'oxyde
d'indium,
je
suis
plus
voir
seulement
ça.
Attention,
ça,
ça.
Enfin!
Non,
c'est
aussi
ça
qu'il
faudrait
que
j'arrive
à
visualiser
les
40.000
enfants
esclaves
en
République
démocratique
du
Congo
qui
travaillent
dans
les
mines
de
coltan.
Les
paysages
défoncés,
les
nappes
phréatiques
à
sec.
Et
on
n'a
même
pas
parlé
des
datacenters
qui
stockent
nos
données
et
marchent
souvent
au
charbon.
C'est
moche
ce
qui
se
cache
derrière
mon
téléphone.
Mais
ce
qui
est
encore
plus
moche
quelque
part,
c'est
la
manière
dont
j'arrive
à
l'oublier,
à
regarder
ailleurs.
Parce
que
c'est
trop
moche,
justement,.
Et
que
mon
cerveau
résiste.
Je
me
retrouve
face
à
un
constat
implacable
mon
smartphone
est
une
saloperie
d'appareil
du
diable
qui
fait
du
mal
aux
gens
et
à
la
planète
pour
être
cohérente.
Il
faudrait
que
j'arrête
tout
de
suite.
Mais
ça,
pas
possible,
c'est
trop
compliqué
d'y
renoncer.
Et
moi,
je
suis
plutôt
quelqu'un
de
faible.
On
a
toute
la
vie.
Donc,
l'autre
solution,
c'est
de
me
raconter
des
histoires
pour
diminuer
le
malaise
en
fabriquant
mes
propres
petites
fake
news
dans
ma
tête,
par
exemple,
en
me
disant
c'est
pas
grave
si
ça
pollue
tant
que
ça,
les
smartphones
recyclés.
D'abord,
pour
pouvoir
les
recycler,
il
faudrait
les
collecter.
Or,
on
est
très,
très
loin
de
collecter
même
50
des
smartphones
qui
sont
qui
existent
sur
Terre.
Je
crois
que
les
chiffres
d'aujourd'hui,
c'est
entre
15
et
20
pourcent.
Tous
les
autres,
ils
se
retrouvent
dans
des
tiroirs.
C'est
encore
le
moins
pire,
mais
surtout
dans
des
lieux
inadaptés,
dans
la
nature,
dans
des
décharges
sauvages,
etc.
Ça,
c'est
le
premier
problème.
A
la
rigueur,
on
pourrait
faire
des
progrès
sur
la
collecte,
mais
il
y
en
a
encore
un
autre,
plus
compliqué.
Dans
une
mine,
par
exemple
de
cuivre,
on
trouve
pas
seulement
du
cuivre.
Souvent,
il
y
a
d'autres
métaux
qui
sont
associés
au
maximum
cinq
ou
six
métaux
associés
qu'on
va
pouvoir
récupérer.
Mais
dans
un
smartphone,
il
y
en
a
50
des
métaux.
Donc,
en
fait,
vous
vous
retrouvez
si
vous
déchiqueteuse,
si
vous
faites
bouillir
le
truc
pour
que
ça
fasse
une
espèce
de
pâte
de
métaux.
Vous
vous
retrouvez
avec
une
pâte.
C'est
une
image,
bien
sûr,
mais
vous
vous
retrouvez
avec
une
pâte
il
y
a
50
métaux
qui
sont
tous
mélangés
et
donc
énergétiquement
pour
aller
récupérer
chacun
des
50
métaux.
En
fait,
c'est
d'abord
technologiquement,
c'est
très
compliqué.
Et
puis,
sur
le
plan
énergétique,
c'est
extrêmement
lourd
aussi.
En
fait,
la
difficulté
qu'on
a
avec
les
smartphones,
c'est
qu'ils
sont
d'ailleurs
l'ensemble
des
objets
électroniques
qui
ne
sont
pas
conçus
pour
être
recyclés.
En
tenant
compte
de
cette
problématique
là,
on
pourrait
se
dire
on
va
faire
des
progrès,
ça
va
s'améliorer.
Sauf
que
quand
on
regarde
les
20
dernières
années,
ça,
c'est
quand
même
pas
tant.
Mais
ça
s'est
amélioré.
Mais
il
reste
encore
une
grande
marge
de
progrès.
Et
puis,
il
faut
quand
même
souligner
là,
c'est
qu'on
est
quand
même
dans
une
urgence
climatique.
On
est
dans
une
urgence
environnementale.
Aujourd'hui,
on
peut
toujours
faire
des
plans
sur
la
comète
à
se
dire
qu'on
va
faire
des
progrès,
mais
ça
ne
suffit
plus.
Il
y
a
trop
d'urgences.
Donc
aujourd'hui,
la
mesure
la
plus
efficace
qu'on
puisse
faire
par
rapport
à
ça,
c'est
juste
d'arrêter
de
consommer
autant
de
smartphones.
Je
dis
pas
de
supprimer
de
la
Terre
les
smartphones.
Je
ne
dis
pas
ça,
mais
arrêtez
de
les
consommer
à
ce
rythme.
Ce
mois
ci,
un
pour
manger?
En
fait,
on
focalise
actuellement
l'attention
des
consommateurs,
des
citoyens,
des
citoyennes
sur
les
usages,
alors
que
deux
tiers
à
trois
quarts
des
impacts
environnementaux
du
numérique
sont
directement
liés
à
la
fabrication
des
terminaux
utilisateurs.
C'est
clairement
la
fabrication
de
nos
smartphones
qui
pose
problème.
Et
si
l'on
veut
agir
de
façon
efficace
au
quotidien
en
tant
que
citoyennes
et
citoyens,
c'est
très
simple.
Il
faut
juste
allonger
la
durée
de
vie
de
notre
smartphone
plutôt
que
de
céder
au
bout
de
18
mois
à
Paris,
24
mois
en
France.
Céder
aux
sirènes
marketing
et
remplacer
un
smartphone
qui
fonctionne
encore
bien.
Il
faut
simplement
ne
rien
faire
au
fond
de
sa
poche
le
plus
longtemps
possible,
jusqu'à
temps
qu'il
rende
vraiment
la.
C'est
finalement
très
simple.
Dans
ma
famille,
on
est
protestant
des
deux
côtés
depuis,
à
mon
avis,
au
moins
28
générations.
Donc
garder
son
téléphone
portable
le
plus
longtemps
possible.
une
solution
qui
m'arrange
plutôt,
qui
flatte
une
forme
de
radinerie
héréditaire.
Mais
ce
n'est
pas
si
simple,
en
fait,
de
les
maintenir
en
vie,
ces
engins,
en
tout
cas
moins
d'extase.
D-Track?
Un
peu.
Je
me
sens
comme
une
poule
devant
un
couteau.
Le
coté
high
tech.
Il
est
paradoxal
puisque
d'un
côté,
quand
on
utilise
ces
termes,
on
a
l'impression
de
machines
extrêmement
perfectionnées.
Mais
derrière,
il
y
a
une
fragilité
qui
est
liée
au
degré
de
complexité
de
tous
ces
objets
dans
une
sorte
de
boîte
noire.
Un
peu
le
smartphone.
C'est
un
peu
l'analogie
avec
cette
espèce
de
monolithe
noir.
Dans
le
film
2001,
l'Odyssée
de
l'espace
à
la
fois
des
singes
et
les
humains
tourne
autour
en
se
demandant
Qu'est
ce
que
c'est
que
ce
truc
et
comment
ça
fonctionne?
Nicolas
Nova
a
passé
trois
ans
à
enquêter
sur
les
usagers
de
smartphones.
En
fait.
C'est
dans
le
répertoire
à
observer
comment
les
gens
vivent
avec
numéro
en
France,
en
Suisse,
aux
Etats-Unis.
Je
sais
qu'au
Japon,
il
y
a
une
partie
de
mes
contacts
qui
a
disparu,
mais
ils
sont
encore
en
mémoire,
c'est
à
dire?
Ce
qui
se
dégage
de
son
enquête,
sans
trop
de
surprise,
c'est
que
la
majorité
des
consommateurs
de
la
planète
sont
comme
moi
avec
son
numéro,
car
ils
ne
savent
pas
comment
l'ouvrir,
cette
boîte
noire.
Ils
n'osent
pas
dans
mon
répertoire
et
donc
il
ne
faut
pas
s'étonner
qu'ils
se
fassent
tranquillement
pigeonner.
C'est
précisément
ce
que
les
fabricants,
les
opérateurs
ne
veulent
pas,
c'est
qu'on
aille
farfouiller
dans
les
appareils,
qu'on
apprenne
à
les
réparer,
à
se
débrouiller
tout
seul,
qu'on
change
leur
manière
de
fonctionner.
La
majorité
des
smartphones
sont
effectivement
pas
faits
pour
être
ouverts,
réparés,
transformés,
alors
ils
le
sont
dans
la
pratique
avec
Apple
ou
d'autres
fabricants
à
leur
suite,
ont
utilisé
des
villes
avec
cinq
clubs.
dit
Pinta,
qui
faisait
qu'il
y
avait,
au
moment
c'est
sorti,
pas
de
tournevis
en
magasin
pour
les
ouvrir.
Évidemment,
quelque
temps
après,
il
y
a
toujours
des
gens
de
manière
non
autorisée
qui
ont
développé
ces
tournevis.
Donc,
il
y
a
une
espèce
de
course
aux
armements
il
s'est
aussi
ressenti
comme
si,
comme
si
on
était
contre
nous
en
tant
que
utilisateurs.
En
général,
à
ce
stade
de
la
réflexion,
je
passe
par
une
phase
bonne
résolution.
Et
oui,
j'avoue,
j'ai
caressé
le
projet
flamboyant
de
créer
un
café
associatif
mensuel,
mais
ça
a
même
pas
duré
deux
minutes
parce
que
Nicolas
Nova
m'a
expliqué
que
ça
existe.
Pas
vraiment.
En
fait,
ce
genre
d'initiative
pour
les
smartphones.
Ou
plutôt,
quand
ça
existe,
personne
n'y
va.
C'est
pas
comme
un
vélo
ou
un
grille
pain.
Un
smartphone,
si
tu
veux
reprendre
la
main
sur
l'appareil,
il
faut
former
à
la
micro
soudure
de
composants
électroniques
ou
apprendre
le
chinois
pour
commander
sur
le
Net
des
pièces
détachées
qui
sont
toutes
fabriquées
à
Shenzhen
ou
carrément.
Comment
hacker?
Tu
peux
le
faire,
mais
c'est
un
travail
à
mi
temps.
Ce
qui
est
plus
surprenant
dans
ce
que
me
dit
Nicolas
Nova,
c'est
qu'à
mon
petit
niveau
chez
le
gars
du
café
Internet
au
coin
de
la
rue,
c'est
déjà
pas
si
mal.
Toutes
ces
petites
boutiques,
qui
ne
sont
pas
forcément
affiliées
aux
industriels,
ont
une
maîtrise
de
la
réparation.
Certains
essayent
de
démonter
et
de
comprendre
comment
ça
fonctionne,
de
comparer
les
pièces
détachées
de
tels
modèles
par
rapport
à
telle
autre,
d'accéder
à
des
ressources
en
ligne
sur
le
sujet.
Il
y
a
des
rapports
plus
ou
moins
clandestins
qui
circulent.
Il
y
a
les
groupes
WhatsApp
dans
lequel
ces
réparateurs
échangent
sur
ces
questions.
Quand
vous
avez,
oui.
Et
vous
avez
le
tournevis
pour
ouvrir.
Ces
lieux
sont
les
nouveaux
cordonniers,
les
nouveaux
rémouleur,
de
nos
objets
à
venir
vous
dessouder.
D'accord,
OK,
pourquoi
pas?
Admettons
que
cette
petite
boutique
en
bas
de
chez
moi
soit
comme
une
petite
poche
de
résistance
à
l'obsolescence
programmée
et
à
la
dérive
consumériste
que
nous
impose
les
fabricants.
Mais
le
monsieur
là,
il
vient
m'encourager
à
télécharger
la
dernière
mise
à
jour
proposée
par
mon
téléphone
pour
que
je
puisse
télécharger
la
toute
nouvelle
version
de
mon
application
Vélib
ou
Petit
Bambou,
alors
que,
justement,
c'est
ça
qui
rend
si
fragile
téléphone.
Ce
rythme
effréné
des
innovations
permanentes
qui
servent
en
plus
à
pas
grand
chose.
Juste
à
pouvoir
mettre
des
étoiles
dans
les
yeux
d'une
nouvelle
émojis.
C'est
ça
qui
nous
oblige
à
tout
le
temps
changer
de
modèle.
Bonjour,
je
suis
ravi
de
vous
accueillir
et
de
vous
présenter
le
programme
de
méditation.
Bonjour,
prenons
la
route
en
passant
par
Rue
de
Danzig,
Paris
vous
propose
des
sans
abri
qui
veulent
aller
voir
les
bordeaux.
Ce
trajet
est
plus
de
6
minutes
que
le
trajet
Boulevard.
Le
toute
la
société,
fonctionne
avec
le
Ritmo
qui
devient
compatible
avec
les
smartphones.
Mais
quand
on
n'a
pas
ça,
il
faut
se
décaler
de
l'ensemble
de
la
société.
On
ne
peut
pas
juste
se
décaler
de
l'objet.
Il
faut
se
décaler
de
l'ensemble
de
la
société,
vivre.
Autrement
dit,
pas
vivre
complètement
à
la
marge,
mais
un
petit
peu.
Et
du
coup,
ça
demande
vraiment
un
effort
et
c'est
vrai
que
si
on
s'y
mettait
tous
ensemble,
on
pourrait
dire
eh
ben
voilà,
on
va
demander
à
Apple
de
nous
faire
un
téléphone
avec
moins
de
fonctionnalités
pour
aller
vers
les
justes
besoins.
Par
exemple,
franchement,
mesurer
mes
pulsations
cardiaques
toute
la
journée
ou
savoir
combien
je
cours,
je
m'en
fiche.
Moi,
je
le
sais
dans
mon
corps,
si
je
suis
en
forme
ou
non,
je
n'ai
pas
besoin
d'un
appareil
pour
me
dire.
Il
y
a
des
gens
qui
en
ont
besoin
parce
qu'il
y
a
des
gens
qui
sont
vraiment
des
vrais
problèmes,
même
si
la
plupart
des
personnes
qui
utilisent
ces
fonctionnalités
n'ont
pas
besoin
de
ça.
Cet
entretien
avec
Françoise
Bertouille,
je
l'ai
fait
en
plein
confinement,
à
distance
par
Skype.
Elle
était
chez
elle,
près
de
Grenoble.
Sur
l'écran,
je
voyais
le
ciel
et
la
campagne
à
travers
la
fenêtre.
Derrière
elle.
Le
ralentissement
général,
Les
petits
oiseaux,
qui
chantait
sans
aucun
bruit
autour,
est
ce
que
c'est
ça
qui
nous
a
fait
croire
ce
jour
là?
Toutes
les
deux.
Un
monde
on
serait
enfin
capable
de
se
poser
cinq
minutes
ensemble
pour
se
mettre
d'accord
sur
le
juste
besoin
numérique.
Et
puis,
à
peine
un
mois
plus
tard,
à
la
radio,
je
suis
tombé
sur
ça.
On
en
entend
parler
depuis
des
années.
Le
fera
bientôt
partie
de
notre
quotidien.
La
5G,
une
4G
puissance
10
qui
permettra
de
regarder
des
vidéos
à
très
haut
débit,
de
télécharger
des
films
en
quelques
minutes.
Bref,
ne
pas
y
aller.
Ce
serait
le
retour
à
la
lampe
à
huile
et
au
modèle
Hamiche,
selon
Emmanuel
Macron.
Et
là,
j'ai
compris
que
je
me
réveillais
un
peu
tard
quand
on
était
déjà
tous
montés
dans
le
TGV
comme
des
zombies,
sans
que
personne
ne
nous
ait
demandé
si
on
avait
vraiment
envie
d'embarquer
à
bord
du
train
fou
qui
nous
emmène
à
toute
vitesse
au
pays
des
frigos.
Qui
parle?
Ce
qu'il
faut
comprendre
avec
la
5G,
c'est
que
ne
remplace
pas
la
3G
et
la
4G
par
de
la
5G.
On
ajoute
un
réseau
5G
à
un
réseau
3G
et
4G
existant
qui
va
continuer
à
tourner
et
dont
les
antennes,
c'est
principalement
ça
puisqu'il
faut
émettre
des
ondes
autour
de
l'antenne.
Donc
c'est
ça
qui
est
énergivore.
Les
premières
estimations
qui
sortent
des
pays
qui
ont
commencé
à
déployer,
comme
la
Corée
ou
la
Chine,
montrent
qu'on
pourrait
multiplier
par
trois
ou
quatre
la
consommation
du
réseau
de
téléphonie
mobile.
Et
pour
quel
bénéfice
en
face?
Pour
la
capacité
à
récupérer
son
film
en
deux
secondes
pour
peut
être
un
jour,
avoir
des
voitures
autonomes.
Parce
que
c'est
ça
qui
consomme
beaucoup
de
données.
Et
puis,
pour
faire
la
smart
city
on
va
tout
savoir.
La
montre
connectée
qui
prend
notre
température
et
la
pulsation,
ça
va
être
le
réfrigérateur
qui
fait
ses
courses
tout
seul.
Voilà
donc
ce
qu'on
appelle
l'Internet
des
objets.
Je
ne
suis
pas
sûr
qu'aujourd'hui,
le
consommateur
citoyen
forcément
envie
que
sa
priorité
soit
le
réfrigérateur
qui
fait
ses
courses
tout
seul.
C'est
Ewart
sont
riches
en
protéines.
Je
me
suis
permis
d'en
commander
deux.
J'espère
que
vous
aimerez
vivant,
avant
la
fin
du
monde.
Au
rythme
actuel,
au
coût
actuel,
avec
les
technologies
actuelles,
on
est
face
à
un
mur.
Le
numérique
est
une
ressource
critique
non
renouvelable
qui
sera
épuisée
dans
trente
ans.
donc,
il
faut
trouver
des
alternatives
au
tout
numérique.
Le
sujet,
c'est
que
le
tout
numérique
est
un
luxe
qu'on
ne
peut
plus
se
permettre
en
tant
que
société.
Le
numérique
devrait
être
un
outil
au
service
de
la
résilience
de
l'humanité.
Aujourd'hui,
c'est
un
outil
qui
précipite
notre
effondrement.
Littéralement.
Pourquoi?
Parce
que
pour
une
dernière
nuit
d'ivresse
numérique,
on
épuise
à
très
grande
vitesse
cette
ressource.
Voilà,
c'est
comme
ça
grâce
à
Philippe
Bioy
et
à
Frédéric
Bordage,
que
j'ai
entamé
une
nouvelle
phase
dans
ma
vie,
après
l'aveuglement
volontaire,
la
lucidité
anxiogène.
Maintenant,
dès
que
je
dégaine
mon
téléphone
pour
n'importe
quoi,
écouter
un
clip
de
France
en
streaming
dans
le
métro,
regardez
le
temps
qu'il
va
faire
aujourd'hui.
Chez
mes
parents,
j'ai
des
visions
de
Sodome
et
Gomorrhe.
Mais
bizarrement,
cette
prise
de
conscience
ne
débouche
pas
sur
grand
chose
d'autre.
Je
laisse
tomber,
je
te
dis
Chloé,.
Je
te
jure.
Et
aussi
Margot
aussi.
Depuis
qu'elle
a
7
ans.
Moment
jugé
trop
tôt?
Oui,
mais
tout
le
monde,
autour
de
toi,
tu
verras
bien
que
personne
et
surtout
que
moi,
après,
je
suis
toute
seule
et.
Bah
écoute!
Il
faut
maintenant
citer
toute
seule,
toute
seule.
Lorsque
tu
auras
mon
téléphone,
tu
fous
que
les
autres
le
font.
On
a
envie
de
le
faire.
Moi,
j'ai
envie
de
façon,
si
j'en
ai
pas.
Ce
sera
juste.
Je
seul,
fait
ce
que
tout
le
monde
donnera.
Et
aussi,
tu
dis
c'est
pas
avant
15
ans,
15
ans,
mais
si
tu
veux.
Ludivine,
elle,
s'occupe
bien
de
ses
enfants.
Et
pourtant,
ces
enfants
ont
leur
iPod
depuis
ans.
Monfreid,
ça
fait
flipper
que
j'ai
comme
tout
le
monde.
Un
but
commun?
Je
flippe
un
peu
en
permanence
tous
azimuts
pour
la
planète
en
péril,
pour
ma
fille
de
10
ans
et
demi
qui
va
se
faire
cyber,
harceler
sur
Snapchat
ou
Partick
Talk,
mais
j'en
reste
à
ce
stade
qui
est
assez
confortable
au
fond,
plus
confortable
en
tout
cas,
que
d'avoir
à
poser
un
acte
radical.
J'ai
lu
le
truc.
Combien
tu
toi
par
jour?
Je
gagne
sur
tous
les
tableaux,
à
peu
près
comme
ce
que
je
suis
en
train
de
faire
avec
vous.
Ben
Makhoul,
grand
public
29,
comme
il
a
vous
aussi
qui.
Maintenant,
je
vous
montre
que
je
ne
cautionne
pas
ce
monde
absurde.
Et
après,
je
retourne
crawlé
sur
mon
par
rapport
à
la
semaine
dernière
sur
les
années
30,
alors
j'ai
32%.
Heureusement,
il
y
a
des
gens
comme
Ann-Sophie,
Jack
qui
ont
d'autres
stratégies.
Un
jour,
j'avais
rendez
vous
chez
mon
kiné.
J'y
allais
toutes
les
semaines,
mes
rendez
vous
étaient
réguliers.
Elle
a
écrit
un
livre
qui
s'appelle
Déclic
avec
un
startupers
repenti,
Maxime
Guedj,
et
en
prenant
mon
téléphone
quelques
heures
avant
mon
rendez
vous.
Je
vois
que
mon
téléphone
est
un
iPhone,
me
dit
il
faut
partir
à
telle
heure
pour
arriver
à
l'heure
à
votre
rendez
vous
rue
Groison
à
Tours,
alors
que
je
n'avais
strictement
rien
spécifié.
Je
ne
savais
absolument
rien
dans
mon
agenda.
Et
là,
j'avoue
que
ça
m'a
fait
flipper.
J'ai
eu
peur.
Je
me
suis
dit
je
lui
avais
rien
demandé,
en
fait.
Donc,
c'était
lâche,?
Et
à
partir
de
ce
moment
là,
j'ai
réalisé
qu'en
effet,
dès
que
j'ai
voyagé
dans
ma
ville,
que
je
connais
par
cœur,
automatiquement,
je
mettais
le
GPS
pour
avoir
le
chemin
le
plus
court
alors
que
ma
ville,
je
la
connais.
J'ai
compris
que
je
finissais
par
perdre
mon
rapport
à
la
géographie,
à
la
cartographie.
À
ma
place
dans
l'espace,
c'est
à
dire
que
confié
à
cette
petite
machine
le
soin
de
me
dire
j'allais.
Alors
que
je
pouvais
très
bien
le
faire
toute
seule,
même
dans
des
lieux
que
je
ne
connais
pas.
Après
tout,
il
suffit
de
regarder
à
l'avance
et
à
partir
de
là,
j'ai
trouvé
que
ce
que
je
me
faisais
déposséder
de
quelque
chose
me
faisait
déposséder
de
l'espace.
En
fait.
Là,
il
y
a
eu
un
point
de
bascule,
ça
m'a
fait
revisiter
toute
la
façon
dont
j'ai
utilisé
cet
outil.
A
partir
de
là,
j'ai
acheté
un
Michelin
pour
pouvoir
voyager
à
l'arrière
de
ma
voiture.
C'est
un
vieux
truc,
ça.
pas
les
bonnes,
les
bonnes
routes.
En
tout
cas,
il
n'y
a
pas
les
nouvelles.
Mais
au
moins,
je
me
dis
que
quand
je
vais
me
déplacer
partout
en
France,
je
vais
tâcher
de
me
repérer
dans
l'espace.
Comme
vous
le
savez
très
bien
le
faire
avant.
Et
voilà
comment
on
peut
aussi
dire
à
l'objet
qui
a
tendance
à
être
très
intrusif.
Ben
non,
on
reste
à
ta
place
grâce
à
ta
place
d'outils.
Tu
es
pour
m'aider,
mais
tu
n'es
pas
pour
me
dire
quoi
faire.
Il
n'y
a
pas
si
longtemps
encore,
je
me
serais
moquer
gentiment
de
sa
carte
Michelin
en
papier,
mais
maintenant,
je
me
demande
pourquoi
il
n'y
a
pas
un
peu
plus
d'Anne-Sophie
Jacques
sur
la
planète,
pourquoi
on
continue
à
faire
ce
que
l'on
fait
quand
on
sait
ce
que
l'on
sait.
Ça
me
rappelle
ce
qu'a
expliqué
le
neuroscientifique
Sébastien
il
y
a
quelques
mois,
dans
le
premier
épisode
du
podcast.
Pour
lui,
si
on
fonce
comme
ça
dans
le
mur
en
toute
connaissance
de
cause,
ce
n'est
pas
vraiment
de
notre
faute.
Ça
vient
de
notre
cerveau,
en
fait.
Notre
cerveau.
Il
vient
de
dépoque,
très,
très
reculé
et
c'est
un
organe
qui
est
très
puissant,
mais
qui
s'est
construit
au
fil
de
millions
d'années
d'évolution.
Et
donc,
il
a
des
motivations
très
profondes
qui
lui
sont
dictées
par
des
structures
cérébrales
qui
sont
situées
vraiment
au
coeur
du
cerveau,
et
notamment
par
une
zone
clé
qui
s'appelle
le
striatum,
et
ce
striatum
nous
incite
à
rechercher
certains
comportements
sans
même
qu'on
s'en
rende
compte
en
nous
récompensons
avec
du
plaisir
quand
on
le
fait
et
le
plaisir
qu'il
nous
donne
avec
cette
fameuse
molécule
qui
s'appelle
la
dopamine.
Pendant
toutes
ces
époques
paléolithique,
chez
nos
ancêtres
préhistoriques,
on
a
survécu
en
en
réalisant
ces
comportements
qui
étaient
gage
de
survie
et
qui,
à
chaque
fois,
nous
donnaient
de
la
dopamine
pour
nous
récompenser,
pour
nous
inciter
à
continuer.
Parmi
ces
grands
comportements,
il
y
avait
notamment
la
recherche
d'informations
absolument
cruciales
pour
un
d'hominidés
dans
la
savane
pour
survivre.
Par
exemple,
est
essentiel
de
repérer
les
signes
de
passage
d'un
animal,
une
trace
de
pas
dans
la
boue
séchée,
une
empreinte
et
de
savoir
extraire
l'information.
L'interprétez
savoir
si
c'est
un
prédateur
ou
une
proie
que
c'est
la
vie
ou
la
mort.
Notre
cerveau
s'est
développé
pour
être
extrêmement
sensible
à
l'information.
Ce
centre
cérébral
qui
vient
du
fond
des
âges
et
qui
a
été
habitué
à
nous
donner
de
la
dopamine
chaque
fois
qu'on
trouvait
de
l'information,
se
retrouve
d'un
seul
coup
parachuté
dans
un
monde
qui
est
saturé
d'informations.
Il
est
absolument
incapable
de
résister
parce
que
lui
a
été
programmé
pour
prendre
toute
information
qui
se
présente
sans
limite
fixée
a
priori.
Le
résultat
est
catastrophique,
le
résultat,
c'est
exactement
comme
pour
l'alimentation.
C'est
le
même
principe
on
a
besoin
inassouvi
au
départ
et
qui
rencontre
une
société
de
pléthores.
Ça
donne
l'obésité
et
pour
l'information,
ça
donne
l'info
obésité.
A
cela
s'ajoute
le
fait
que
ce
système
de
dopamine
dans
notre
striatum,
il
a
tendance
à
se
lasser.
C'est
à
dire
que
si
on
lui
donne
constamment
la
même
quantité
de
stimulations,
en
l'occurrence
la
même
quantité
d'informations,
finalement,
au
bout
d'un
moment,
ça
l'ennuie
un
peu.
Et
le
seul
moyen
de
relancer
la
production
de
dopamine,
c'est
d'augmenter
les
doses.
Donc,
on
ne
peut
pas
se
détacher
finalement
du
support
d'information
si
on
quitte
ces
notifications,
si
on
quitte
son
réseau
social
à
ce
moment
là,
il
est
vide
et
donc
c'est
vraiment
une
forme
d'addiction
qui
fait
que
finalement,
on
consomme
de
l'information
comme
de
la
matière
première.
Mais
inutile.
Ça
tourne
en
boucle
parce
qu'en
fait
l'offre
d'information
et
dépasse
les
capacités
d'un
cerveau
humain
aujourd'hui.
Là,
je
suis
pas
tout
à
fait
d'accord
que
c'est
inutile
ou
que
ça
tourne
en
boucle.
Tout
ce
temps
passé
à
s'informer
sur
nos
téléphones,
n'est
pas
exactement
du
temps
perdu.
Ce
serait
trop
facile
de
verser
comme
ça
dans
la
techno
phobie
primaire,
par
exemple,
le
livre
de
Sébastien,
Le
bug
humain,
précisément.
je
suis
tombé
dessus
en
donnant
un
soir
sur
mon
smartphone.
Mais
bon,
pour
toutes
les
fois
où,
effectivement,
je
reste
scotché
en
position
junky
sur
mon
écran
tactile,
je
suis
contente
d'avoir
un
diagnostic
à
poser.
Homo
erectus
téléguidé
par
ses
neurones.
Donc,
je
me
demande
Ann-Sophie,
pourquoi
elle?
Elle
arrive
à
résister?
Elle
a
pas
le
cerveau
pareil
que
moi.
Pire,
c'est
à
dire
que
depuis
le
mois
d'août,
je
ne
lis
plus
une
seule
actualité.
C'est
à
dire
que
non
seulement
sur
mon
téléphone,
je
n'ai
plus
accès
à
l'application
du
monde.
Je
lisais
tous
les
jours,
mais
je
n'y
vais
plus
du
tout.
C'est
derche
au
courant
de
rien.
Je
viens
vous
voir
ici
à
Paris.
Je
ne
sais
pas
du
tout
en
Elco
vide.
Je
ne
sais
pas
du
tout.
Je
veux
pas
que
je
m'en
fous.
Au
contraire,
je
suis
quelqu'un
de
très
intéressé
et
très
investi
dans
la
politique.
Mais
je
fais
la
démarche
depuis
deux
mois
et
demi.
J'ai
l'impression
d'être
au
cercle
des
Alcooliques
anonymes,
mais
j'ai
fait
la
démarche
de
ne
plus
m'informer
de
ce
qui
se
passe
dans
le
monde
pour
récupérer
de
l'espace,
vraiment,
et
une
qualité
de
réflexion,
d'analyse
que
j'avais
totalement.
Donc,
les
amis
à
qui
je
dis
ça
sont
ahuris,
bien
sûr,
et
j'ai
une
amie
l'autre
jour
qui
me
dit
Oui,
c'est
bien
tu.
Tu
peux,
t'as
le
loisir,
mais
moi,
je
suis
prof
à
la
fac
quand
j'arrive
devant
mes
étudiants,
il
faut
que
je
sache
un
peu
ce
qui
se
passe
quand
même
dans
la
vie
et
je
lui
ai
dit
bien
pourquoi,
après
tout,
t'as
le
droit?
En
fait,
t'as
le
droit
d'arriver
devant
eux
et
de
leur
dire
Désolé,
mes
étudiantes,
mes
étudiants.
Peut
être
que
je
vais
vous
sembler
à
l'ouest
sur
des
choses,
mais
ce
n'est
pas
grave.
Je
vous
le
dis
et
je
m'y
autorise
et
j'aimerais
que
vous
m'y
autorisez.
Et
elle
m'a
regardé
et
m'a
dit
C'est
une
bonne
idée.
On
peut
vraiment
prendre
ce
droit
à
la
déconnexion
et
le
droit
de
ne
plus
être
complètement
malmené
parce
que
je
trouve
que
c'est
de
la
maltraitance
par
ce
flux
d'information
de
magma
bouillant.
C'était
un
droit
que
j'invite
tout
le
monde
à
apprendre.
Trop
forte?
Anne-Sophie
Jacques
plus
forte
que
son
striatum.
Mais
est
ce
qu'elle
pourra
tenir
longtemps
comme
ça?
Surtout
que
si
j'ai
bien
compris
Sébastien,
le
smartphone
de
D-Track,
pas
seulement
notre
besoin
primitif
d'information
dans
notre
cerveau
préhistorique.
Il
y
a
aussi
d'autres
besoins
qui
nous
rendent
tout
aussi
dépendants
à
notre
smartphone.
Le
besoin
de
statut
social,
par
exemple.
Aujourd'hui,
on
arrive
dans
un
monde
les
possibilités
d'avoir
du
statut
social
sont
rendues
illimitées
par
le
côté
virtuel
de
la
chose.
Quand
vous
allez
sur
les
réseaux
sociaux
aujourd'hui,
vous
avez
deux
milliards
de
personnes
par
jour
qui
se
connectent
à
des
réseaux
sociaux
et
qui
peuvent
tous,
quelque
part,
gagner
du
statut
social
sur
un
mode
virtuel.
Ça,
c'est
des
choses
qu'on
observe
en
aujourd'hui
dans
les
laboratoires
de
neurosciences.
On
peut
voir
en
direct
ce
qui
se
passe
dans
le
cerveau
d'un
internaute
quand
il
va
sur
un
réseau
social,
quand
il
gagne
un
like.
Libération
de
dopamine
quand
il
perd,
privation
de
dopamine.
Évidemment,
il
faut
y
retourner
sans
arrêt
pour
maintenir
la
machine
à
dopamine
en
route.
A
cela
s'ajoute
aussi
un
besoin
peut
être
même
antérieur
à
l'homme
sur
la
planète
qui
existait
déjà
chez
les
premiers
êtres
vivants,
même
chez
les
premières
bactéries,
il
y
a
des
milliards
d'années,
dans
les
océans
qui
avaient
un
principe
fondamental
ancré
dans
leurs
gènes,
c'est
de
minimiser
les
dépenses
d'énergie.
Quand
vous
êtes
un
être
vivant
dans
un
milieu
hostile,
vous
devez
sans
arrêt
minimiser
vos
dépenses
d'énergie
et
maximiser
vos
entrées
d'énergie,
ce
qui
fait
que
vous
vivez.
Ça
s'appelle
l'homéostasie
et
dans
le
cerveau
humain,
ça
se
matérialise
par
des
neurones
très
précis
de
notre
striatum
qui
nous
récompense
par
de
la
dopamine
à
chaque
fois
qu'on
arrive
à
minimiser
nos
efforts.
Donc,
on
cherche
en
permanence
à
en
faire
le
moins
possible.
Alors,
quand
vous
avez
la
possibilité
d'avoir
de
l'information
et
d'avoir
du
statut
social
tout
en
minimisant
vos
efforts
simplement
en
touchant
un
écran,
en
sortant
appareil
de
votre
poche.
Là,
vous
avez
finalement
la
quadrature
du
cercle.
Vous
arrivez
à
résoudre
l'équation
ultime
de
notre
striatum
qui
veut
avoir
le
plus
d'informations
et
le
plus
de
statut
social
tout
en
faisant
le
moins
d'efforts
possible.
Vertigineux.
Un
petit
peu
les
neurosciences,
ça
pourrait
même
rendre
carrément
fataliste.
Faut
se
méfier.
Mais
ça
y
est.
Enfin,
j'ai
l'impression
de
comprendre
pourquoi
je
me
sens
comme
un
zombie,
incapable
de
réagir,
de
décrocher
de
ce
foutu
smartphone.
Et
c'est
peut
être
ça,
le
déclic
que
j'attendais
désespérément
depuis
le
début.
Tilté
que
dans
cette
histoire,
mon
cerveau
est
pris
au
piège
de
son
propre
jeu.
Alors,
bien
sûr,
c'est
juste
un
début,
un
modeste
frémissement.
Mais
peut
être
que
je
tire
une
piste
pour
reprendre
le
contrôle.
Résister
un
peu
plus
dignement
à
toute
cette
économie
du
numérique
qui,
pendant
ce
temps,
exploite
joyeusement
les
faiblesses
de
mon
striatum
et
mes
données
personnelles.
L'hiver
dernier,
j'avais
installé
un
jeu
de
Scrabble
pour
jouer
au
Scrabble.
Je
pouvais
jouer
avec
ma
sœur.
C'était
super
et
c'était
un
super
environnement
avec
des
couleurs
chatoyantes.
C'était
chaleureux
et
j'ai
réalisé
que
je
commençais
à
jouer,
aller
en
me
couchant
vers
22
heures
et
qu'à
une
heure
du
matin,
j'étais
toujours
dessus.
Le
dispositif
faisait
que
j'avais
toujours
envie
de
faire
une
autre
partie
et
donc
il
faut
justement
interroger
cet
usage
qui
fait
qu'on
bloque,
on
bloque
littéralement,
on
bloque
parce
que
l'application,
le
jeu,
en
l'occurrence
l'environnement,
fait
tout
pour
qu'on
reste
là.
Pourquoi
en
reste?
Parce
que
plus
je
joue
et
plus
ils
sont
susceptibles
de
capter
à
la
fois
de
mon
attention,
ça
c'est
super,
de
me
plaindre
de
la
pub.
Parce
qu'évidemment,
comme
je
suis
radine
et
que
je
veux
pas
payer
pour
un
jeu
en
ligne,
j'ai
la
version
gratuite.
Donc
j'ai
des
pubs
qui
m'arrive
à
chaque
fin
de
jeu
et
elles
veulent
que
je
reste
aussi
parce
que
c'est
une
façon
pour
elles
de
savoir
exactement
ce
que
je
fais,
à
quelle
heure
je
le
fais.
Et
donc,
ça
en
dit
beaucoup
aussi
de
moi
et
de
mes
comportements.
C'est
ça
la
donnée,
en.
Nos
données
personnelles,
c'est
pas
juste.
J'ai
écrit
un
mail
j'ai
fait
un
jeu.
Quand
j'ouvre
cette
fenêtre
avec
cette
application,
je
permet
à
l'opérateur,
à
celui
qui
a
développé
l'appli,
de
rentrer
dans
mon
intimité,
d'être
avec
moi
dans
mon
lit,
sous
ma
couette,
à
jouer
au
jeu
débile.
Et
quand
on
dit
il
faut
faire
attention
à
nos
données.
Il
faut
surtout
faire
attention
à
ce
qu'on
donne
de
nous.
Il
y
a
des
choses
qui
sont
de
l'ordre
du
privé,
de
nos
affects,
de
nos
émotions,
de
nos
de
nos
ressentis
qu'on
ne
peut
pas
leur
donner
en
les
donnant.
On
devient
des
objets
qui
sont
autant
de
petits
pions
à
qui
on
peut
vendre
n'importe
quoi,
n'importe
où,
n'importe
comment,
n'importe
quand.
Et
c'est
de
ça
dont
on
doit
se
protéger
en.
Pour
se
souvenir
de
la
puissance
que
représentent
en
fait
nos
données,
j'aime
bien
regarder.
Finalement,
qu'est
ce
que
représente
la
puissance
financière
aujourd'hui
des
entreprises
qui
en
tirent
le
plus
profit
que
sont
Google,
Apple,
Facebook,
etc.
Et
si
on
regarde
leur
valeur
en
Bourse,
c'est
de
l'or
du
1000
milliards,
donc
ça
a
dépassé
la
valorisation
de,
donc
du
pétrole.
En
fait,
aujourd'hui,
le
minerai,
la
matière
première
qui
est
la
plus
rentable
à
extraire,
ce
sont
nos
données
personnelles.
Le
problème,
c'est
qu'en
fait,
aujourd'hui,
il
y
a
d'autres
acteurs
qui
utilisent
ces
capacités
de
ciblage
qui
sont
extrêmement
puissantes,
qui
sont
des
acteurs
politiques
à
leurs
intérêts.
Ce
n'est
plus
d'utiliser
cette
capacité
de
ciblage
pour
convertir
à
l'achat,
mais
ça
va
être
pour
convertir,
voir
le
monde,
d'une
certaine
manière,
pour
être
influencé
dans
l'exercice
de
ses
droits
en
tant
que
citoyen
au
sein
d'une
démocratie.
Il
explique
très
bien
Anne-Sophie
GIAC
et
Maxime
Guedj.
Il
donne
des
exemples
concrets
et
tout,
mais
personnellement,
savoir
tout
ça
ne
m'a
jamais
empêché
de
cliquer
sur
j'accepte.
Moi,
j'accepte.
Dès
qu'un
site
ou
une
application
demande
si
je
suis
d'accord
avec
les
conditions
générales
d'utilisation,
j'accepte
la
gestion
des
cookies.
J'accepte
tout,
mais
à
présent,
j'ai
une
petite
clé
à
actionner
et
elle
est
dans
ma
tête.
Donc,
vous
avez
une
partie
plus
consciente
de
votre
cerveau
située
à
l'avant,
le
cortex
préfrontal.
Qui
peut
être
certains?
Tandia,
non.
Attends,
prends
le
temps
de
la
réflexion.
Plus
on
nous
propose
les
choses
rapidement.
Plus
notre
cerveau
s'est
habitué
à
attendre,
de
plus
en
plus
de
personnes
vont
être
finalement
à
une
offre
instantanée.
Faut
il
céder
et
donc
pas
être
obligé
de
muscler
la
partie
frontale
du
cerveau
qui
nous
permettrait
d'attendre?
C'est
un
cercle
vicieux.
Plus
vous,
des
habitués
votre
cerveau
frontal
à
agir,
plus
vous
avez
besoin
de
produits
et
d'offres
instantanées,
et
plus
les
offres
instantanées
prospèrent.
Cela
va
toujours
plus
vite
et
on
est
de
moins
en
moins
capables
de
patienter
et
d'opposer
finalement
à
l'attrait
de
l'instantanéité.
Le
souci
de
responsabilité
et
le
souci
rationnel
de
protection
de
nos
données
de
réflexion
désorientation
que
l'on
veut
donner
à
nos
existences
ou
de
comptes
qu'on
demande
aussi
à
long
terme
à
ceux
qui
nous
gouvernent.
Concrètement,
si
je
veux
mettre
Firefox
sur.
Suffit
d'aller
dans
l'App
Store
vous
tapez
Firefox.
Alors
voilà.
Ne
vous
moquez
pas.
C'est
pas
le
grand
soir.
Juste
une
petite
réforme
individuelle
avec
l'aide
de
Maxime
Guedj.
J'ai
installé
sur
mon
smartphone
un
navigateur
qui
ne
vend
pas
mes
données
personnelles.
Firefox
un
navigateur
comme
Chrome
ou
Safari.
Sauf
qu'il
est
libre.
Ça
vaut
ce
que
ça
vaut.
C'est
juste
un
début.
Et
surtout,
il
est
maintenu
par.
Alors
voilà,
il
faut.
Bien
sûr,
il
y
a
une
demande
qui
est
venue
et
d'ailleurs,
je
ne
sais
même
pas,
au
fond,
si
c'est
vraiment
grâce
à
la
partie
préfrontal
de
mon
cortex.
Navigateur
Web.
Mais
ce
que
j'ai
compris,
c'est
que
la
cohérence,
c'est
un
peu
comme
les
abdominaux,
ça
s'exerce.
Au
début,
c'est
horrible.
On
fait
des
pédalos
sur
son
tapis,
on
a
envie
de
crever.
Et
puis,
jour
après
jour,
on
a
moins
mal.
Après,
on
se
tient
plus
droit,
on
se
regarde
dans
la
glace
et
on
est
quand
même
plus
content
de
soi.
Qui
est
déjà
assis
sur
Arte.
Radio
Webcam
vivant
avant
la
fin
du
monde
est
un
podcast
produit
chaque
mois
par
Arte
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Vivons heureux. Avant la fin du monde, un podcast de Delphine s'altère chaque mois des pistes et des idées pour surnager dans la catastrophe écologique, la crise économique, la crise climatique, la crise sociale et tout ce qui remet en cause nos modèles de société. Point de départ la vie de tous les jours et les paroles savantes, des histoires individuelles, des expériences collectives pour nous aider à imaginer des solutions. Episode 3 Comment dresser son smartphone? Bonjour Monsieur, on me téléphone parce que je ne suis jamais arrivé à configurer mon téléphone pour recevoir, mais maintenant je n'arrive plus à recevoir mes mails sur mon téléphone. Alors ça a commencé un peu à merdoie si je puis me permettre à partir de cette migration. Je me souviens très bien du jour où mon vieux Nokia 33 10 a rendu l'âme, il y a presque 10 ans maintenant. D'accord, je suis rentré dans une boutique de téléphonie mobile et j'ai acheté mon tout premier smartphone. Ce que j'essaie de faire maintenant, évidemment. Sur le coup, je n'étais pas plus surexcité que ça. L'écran tactile, l'accès à Internet, même l'appareil photo intégré, je trouvais ça gadget. Bon, alors là, j'arrive pas à le faire, ce petit machin noir, tout fin, tout lisse. Je ne m'en suis pas méfié au début. Aujourd'hui, il a pris une place délirante dans ma vie et je ne sais pas quoi en penser à sa charge, mais lentement. Est ce que c'est un truc génial qui me relie au monde entier? Ou une vraie saloperie? Un deuxième cerveau, mais qui me rend pas plus intelligente? Ben non, je suis désolé 40 pour cent de plus à 18h. Un remède ou un poison? Souvent, je me demande si ce n'était pas mieux avant, quand ça n'existait pas. Ce qui ne m'empêche pas de continuels consulter 80 fois par jour. Je crois que c'est ça qui me gène le plus avec mon smartphone. Cette impression de bien contrôler les choses, comme dans une relation amour haine série. Parce qu'au fond de moi, je sais très bien que je ne pourrais plus m'en passer. Alors, dans cet épisode, je voudrais essayer au moins de le regarder en face. Ce petit objet que j'ai toujours là, à portée de main pour me raconter d'histoire, me demandais ce qui se cache vraiment derrière son écran, ce que ça fait à la planète, à nos vies, à nos cerveaux, à nos enfants amis et surtout, si c'est possible de vivre avec. Sans renoncer complètement à sa liberté, à son esprit critique, à son intégrité morale. Bref, de reprendre le contrôle. Vivons heureux. Avant la fin du monde, un podcast de Delphine Celtel réalisé par Arnaud Forests et produit par Arte Radio. Le problème, c'est qu'on a l'impression que c'est petit, que ça ne pollue pas. Il n'y a pas beaucoup de matériaux dedans. Il n'y a quasiment rien d'autre de fabriqué par les êtres humains qui soient aussi toxiques, intenses en matières premières que nos smartphones. En fait, on ne se rend pas compte, mais dans un smartphone d'aujourd'hui, on a un super calculateur de la NASA d'il y a 20 ans. Donc, c'est vraiment une source d'impact colossale. Alors pour commencer, éco anxiétés oblige, je suis allé voir tout un tas de spécialistes de ce qu'on appelle l'impact environnemental du numérique, comme Frédéric Bordage que l'on vient d'entendre. Il m'a expliqué ce dont je me doutais déjà un peu, mais je m'arranger pour pas trop y penser que l'objet smartphone, ce rectangle noir de haute technologie, inoffensif en apparence, là, au fond de ma poche, bien faite. C'est une vraie bombe écologique. Concrètement, quand je regarde votre smartphone, ce que je vois, c'est la quantité de matières premières nécessaires pour fabriquer ce petit objet de 150 grammes. C'est à peu près 500 à 1000 fois son poids en matières premières. On a cette notion de cadeau écologique, la quantité de matières premières nécessaires pour le fabriquer, qui nous donne une idée de son intensité. Est ce qu'il va contribuer à épuiser les ressources naturelles non renouvelables minerais, etc. Finalement, proportionnellement plus ou moins qu'une voiture bien, beaucoup plus qu'une voiture, beaucoup plus qu'un réfrigérateur, bien plus que 90 des objets manufacturés que j'ai chez moi. Ce qui explique cela, c'est le fait que ça soit très miniaturisé pour produire un microprocesseur extrêmement petit comme celui qu'on va avoir dans un smartphone pour produire l'écran qui a une très haute définition des tout petits transistors au sein du microprocesseur. Donc vraiment, de miniaturiser l'ensemble des composants. On a besoin de beaucoup d'énergie et des processus industriels particulièrement coûteux qui vont consommer beaucoup d'énergie, mais aussi beaucoup de matériaux. Ce n'est pas très sexy, a expliqué dans un podcast. Mais donc, un des gros problème, c'est que pour fabriquer ces bijoux high tech, en plus du pétrole pour les parties en plastique, il faut beaucoup, beaucoup de métaux, de minerais et d'éléments chimiques différents. Plus d'une quarantaine, en fait, d'après Philippe Bhiri. Il est ingénieur spécialiste de l'épuisement des ressources minérales. On va trouver des choses un peu classiques, comme le cuivre, qui va servir à travailler dans les contacteurs, dans les câbles, dans les interrupteurs. Mais on va trouver aussi des métaux précieux, comme l'argent qui sert beaucoup dans l'électronique, comme l'or qu'on trouve dans les microprocesseurs, les métaux comme le lithium ou le cobalt dans les batteries. Et puis ensuite, vous avez trouvé plein de poudre de perlimpinpin. Un peu bizarre, alors? Terbium, l'yttrium, le gadolinium qui vont servir à faire des couleurs dans les écrans LCD. Du néodyme qui sert dans les micros, dans les haut parleurs. Vous avez trouvé du platine dans les disques durs? Vous allez trouver de l'indium qui est utilisé pour avoir un écran tactile? L'oxyde d'indium étain, c'est un peu près le seul composants chimiques qu'on a trouvé, qui soit à la fois transparent et conducteur et qui permet de détecter qu'on appuie avec le doigt. Voilà à peu près le genre de choses qu'on trouve dans nos smartphones. Ils ont des jolis noms poétiques. Tous ces composants que m'a énuméré Philippe. Oui, mais ils ont surtout un défaut, c'est qu'on les trouve pas juste. On en ramassant des petits morceaux par terre. Dans la liste des ingrédients de nos smartphones, il y a les fameux métaux rares ou terres rares. Moi, je pensais que ça voulait dire qu'il y en avait très peu sur la planète. Mais Frédéric Bordage m'a expliqué que c'est pas tout à fait ça que ça veut dire. Les terres rares sont des minerais qui sont extrêmement abondants et qui sont très bien répartis partout sur terre. Par contre, sont en très faible densité et donc il faut extraire de très grandes quantités de terre. Donc, il faut brasser bien plus de tonnes ou de mètres cubes de terre pour pouvoir en extraire de petites quantités de ces minerais. Et c'est ce qui fait le fait que ça coûte cher en main d'œuvre et qu'il y a beaucoup d'impacts environnementaux associés à l'extraction de ces fameux qui sont des minerais comme les autres, en fait. Impact environnemental, c'est clair, c'est la formule consacrée, mais c'est un peu abstrait, presqu'un euphémisme au fond. Alors j'ai appelé Françoise Berthou à son enregistrement, une ingénieure en recherche informatique et elle m'en a remis une couche. On entend tous parler de problématiques de mines, notamment en Amérique du Sud, mais aussi en Afrique, parce que ça commence à poser des problèmes pour les populations locales. Ça détruit plus de paysages. D'ailleurs, au passage, du coup, ça détruit de la biodiversité. Il y a des tas de manifestations de populations locales. On a même vu ça en Guyane française pour l'or, qui ne veulent pas de mines parce qu'elles savent que derrière, il va y avoir des problèmes d'eau, parce que ces mines utilisent de l'eau dont les gens ont besoin pour arroser leur jardin. Et puis, il va y avoir des problèmes de pollution de. C'est pour cette raison que les pays développés qui exploitaient des gisements de terres rares ont décidé d'exporter finalement de déléguer cette production à la Chine, qui en a fait une véritable arme économique et qui livrent une guerre économique au reste du monde depuis quinze ou vingt ans. Parce que c'était plus facile d'aller exporter nos impacts environnementaux et les aspects sociaux dans un pays comme la Chine plutôt que de les conserver chez nous. Donc, en fait, on a littéralement arrêté de produire des terres rares dans les pays développés parce que ça avait trop d'impact sur l'environnement. On a préféré l'exporter ailleurs en Chine. Donc, normalement, maintenant, grâce à Françoise Berthou et Frédéric Bordage, quand je caresse ma petite merveille d'écran tactile en étant d'oxyde d'indium, je suis plus voir seulement ça. Attention, ça, ça. Enfin! Non, c'est aussi ça qu'il faudrait que j'arrive à visualiser les 40.000 enfants esclaves en République démocratique du Congo qui travaillent dans les mines de coltan. Les paysages défoncés, les nappes phréatiques à sec. Et on n'a même pas parlé des datacenters qui stockent nos données et marchent souvent au charbon. C'est moche ce qui se cache derrière mon téléphone. Mais ce qui est encore plus moche quelque part, c'est la manière dont j'arrive à l'oublier, à regarder ailleurs. Parce que c'est trop moche, justement,. Et que mon cerveau résiste. Je me retrouve face à un constat implacable mon smartphone est une saloperie d'appareil du diable qui fait du mal aux gens et à la planète pour être cohérente. Il faudrait que j'arrête tout de suite. Mais ça, pas possible, c'est trop compliqué d'y renoncer. Et moi, je suis plutôt quelqu'un de faible. On a toute la vie. Donc, l'autre solution, c'est de me raconter des histoires pour diminuer le malaise en fabriquant mes propres petites fake news dans ma tête, par exemple, en me disant c'est pas grave si ça pollue tant que ça, les smartphones recyclés. D'abord, pour pouvoir les recycler, il faudrait les collecter. Or, on est très, très loin de collecter même 50 des smartphones qui sont qui existent sur Terre. Je crois que les chiffres d'aujourd'hui, c'est entre 15 et 20 pourcent. Tous les autres, ils se retrouvent dans des tiroirs. C'est encore le moins pire, mais surtout dans des lieux inadaptés, dans la nature, dans des décharges sauvages, etc. Ça, c'est le premier problème. A la rigueur, on pourrait faire des progrès sur la collecte, mais il y en a encore un autre, plus compliqué. Dans une mine, par exemple de cuivre, on trouve pas seulement du cuivre. Souvent, il y a d'autres métaux qui sont associés au maximum cinq ou six métaux associés qu'on va pouvoir récupérer. Mais dans un smartphone, il y en a 50 des métaux. Donc, en fait, vous vous retrouvez si vous déchiqueteuse, si vous faites bouillir le truc pour que ça fasse une espèce de pâte de métaux. Vous vous retrouvez avec une pâte. C'est une image, bien sûr, mais vous vous retrouvez avec une pâte où il y a 50 métaux qui sont tous mélangés et donc là énergétiquement pour aller récupérer chacun des 50 métaux. En fait, c'est d'abord technologiquement, c'est très compliqué. Et puis, sur le plan énergétique, c'est extrêmement lourd aussi. En fait, la difficulté qu'on a avec les smartphones, c'est qu'ils sont d'ailleurs l'ensemble des objets électroniques qui ne sont pas conçus pour être recyclés. En tenant compte de cette problématique là, on pourrait se dire on va faire des progrès, ça va s'améliorer. Sauf que quand on regarde les 20 dernières années, ça, c'est quand même pas tant. Mais ça s'est amélioré. Mais il reste encore une grande marge de progrès. Et puis, il faut quand même souligner là, c'est qu'on est quand même dans une urgence climatique. On est dans une urgence environnementale. Aujourd'hui, on peut toujours faire des plans sur la comète à se dire qu'on va faire des progrès, mais ça ne suffit plus. Il y a trop d'urgences. Donc aujourd'hui, la mesure la plus efficace qu'on puisse faire par rapport à ça, c'est juste d'arrêter de consommer autant de smartphones. Je dis pas de supprimer de la Terre les smartphones. Je ne dis pas ça, mais arrêtez de les consommer à ce rythme. Ce mois ci, un pour manger? En fait, on focalise actuellement l'attention des consommateurs, des citoyens, des citoyennes sur les usages, alors que deux tiers à trois quarts des impacts environnementaux du numérique sont directement liés à la fabrication des terminaux utilisateurs. C'est clairement la fabrication de nos smartphones qui pose problème. Et si l'on veut agir de façon efficace au quotidien en tant que citoyennes et citoyens, c'est très simple. Il faut juste allonger la durée de vie de notre smartphone plutôt que de céder au bout de 18 mois à Paris, 24 mois en France. Céder aux sirènes marketing et remplacer un smartphone qui fonctionne encore bien. Il faut simplement ne rien faire au fond de sa poche le plus longtemps possible, jusqu'à temps qu'il rende vraiment la. C'est finalement très simple. Dans ma famille, on est protestant des deux côtés depuis, à mon avis, au moins 28 générations. Donc garder son téléphone portable le plus longtemps possible. une solution qui m'arrange plutôt, qui flatte une forme de radinerie héréditaire. Mais ce n'est pas si simple, en fait, de les maintenir en vie, ces engins, en tout cas moins d'extase. D-Track? Un peu. Je me sens comme une poule devant un couteau. Le coté high tech. Il est paradoxal puisque d'un côté, quand on utilise ces termes, on a l'impression de machines extrêmement perfectionnées. Mais derrière, il y a une fragilité qui est liée au degré de complexité de tous ces objets dans une sorte de boîte noire. Un peu le smartphone. C'est un peu l'analogie avec cette espèce de monolithe noir. Dans le film 2001, l'Odyssée de l'espace à la fois des singes et les humains tourne autour en se demandant Qu'est ce que c'est que ce truc et comment ça fonctionne? Nicolas Nova a passé trois ans à enquêter sur les usagers de smartphones. En fait. C'est dans le répertoire à observer comment les gens vivent avec numéro en France, en Suisse, aux Etats-Unis. Je sais qu'au Japon, il y a une partie de mes contacts qui a disparu, mais ils sont encore en mémoire, c'est à dire? Ce qui se dégage de son enquête, sans trop de surprise, c'est que la majorité des consommateurs de la planète sont comme moi avec son numéro, car ils ne savent pas comment l'ouvrir, cette boîte noire. Ils n'osent pas dans mon répertoire et donc il ne faut pas s'étonner qu'ils se fassent tranquillement pigeonner. C'est précisément ce que les fabricants, les opérateurs ne veulent pas, c'est qu'on aille farfouiller dans les appareils, qu'on apprenne à les réparer, à se débrouiller tout seul, qu'on change leur manière de fonctionner. La majorité des smartphones sont effectivement pas faits pour être ouverts, réparés, transformés, alors ils le sont dans la pratique avec Apple ou d'autres fabricants à leur suite, ont utilisé des villes avec cinq clubs. dit Pinta, qui faisait qu'il y avait, au moment où c'est sorti, pas de tournevis en magasin pour les ouvrir. Évidemment, quelque temps après, il y a toujours des gens de manière non autorisée qui ont développé ces tournevis. Donc, il y a une espèce de course aux armements où il s'est aussi ressenti comme si, comme si on était contre nous en tant que utilisateurs. En général, à ce stade de la réflexion, je passe par une phase bonne résolution. Et oui, j'avoue, j'ai caressé le projet flamboyant de créer un café associatif mensuel, mais ça a même pas duré deux minutes parce que Nicolas Nova m'a expliqué que ça existe. Pas vraiment. En fait, ce genre d'initiative pour les smartphones. Ou plutôt, quand ça existe, personne n'y va. C'est pas comme un vélo ou un grille pain. Un smartphone, si tu veux reprendre la main sur l'appareil, il faut former à la micro soudure de composants électroniques ou apprendre le chinois pour commander sur le Net des pièces détachées qui sont toutes fabriquées à Shenzhen ou carrément. Comment hacker? Tu peux le faire, mais c'est un travail à mi temps. Ce qui est plus surprenant dans ce que me dit Nicolas Nova, c'est qu'à mon petit niveau chez le gars du café Internet au coin de la rue, c'est déjà pas si mal. Toutes ces petites boutiques, qui ne sont pas forcément affiliées aux industriels, ont une maîtrise de la réparation. Certains essayent de démonter et de comprendre comment ça fonctionne, de comparer les pièces détachées de tels modèles par rapport à telle autre, d'accéder à des ressources en ligne sur le sujet. Il y a des rapports plus ou moins clandestins qui circulent. Il y a les groupes WhatsApp dans lequel ces réparateurs échangent sur ces questions. Quand vous avez, oui. Et vous avez le tournevis pour ouvrir. Ces lieux sont les nouveaux cordonniers, les nouveaux rémouleur, de nos objets à venir vous dessouder. D'accord, OK, pourquoi pas? Admettons que cette petite boutique en bas de chez moi soit comme une petite poche de résistance à l'obsolescence programmée et à la dérive consumériste que nous impose les fabricants. Mais le monsieur là, il vient m'encourager à télécharger la dernière mise à jour proposée par mon téléphone pour que je puisse télécharger la toute nouvelle version de mon application Vélib ou Petit Bambou, alors que, justement, c'est ça qui rend si fragile téléphone. Ce rythme effréné des innovations permanentes qui servent en plus à pas grand chose. Juste à pouvoir mettre des étoiles dans les yeux d'une nouvelle émojis. C'est ça qui nous oblige à tout le temps changer de modèle. Bonjour, je suis ravi de vous accueillir et de vous présenter le programme de méditation. Bonjour, prenons la route en passant par Rue de Danzig, Paris vous propose des sans abri qui veulent aller voir les bordeaux. Ce trajet est plus de 6 minutes que le trajet Boulevard. Le toute la société, fonctionne avec le Ritmo qui devient compatible avec les smartphones. Mais quand on n'a pas ça, il faut se décaler de l'ensemble de la société. On ne peut pas juste se décaler de l'objet. Il faut se décaler de l'ensemble de la société, vivre. Autrement dit, pas vivre complètement à la marge, mais un petit peu. Et du coup, ça demande vraiment un effort et c'est vrai que si on s'y mettait tous ensemble, on pourrait dire eh ben voilà, on va demander à Apple de nous faire un téléphone avec moins de fonctionnalités pour aller vers les justes besoins. Par exemple, franchement, mesurer mes pulsations cardiaques toute la journée ou savoir combien je cours, je m'en fiche. Moi, je le sais dans mon corps, si je suis en forme ou non, je n'ai pas besoin d'un appareil pour me dire. Il y a des gens qui en ont besoin parce qu'il y a des gens qui sont vraiment des vrais problèmes, même si la plupart des personnes qui utilisent ces fonctionnalités n'ont pas besoin de ça. Cet entretien avec Françoise Bertouille, je l'ai fait en plein confinement, à distance par Skype. Elle était chez elle, près de Grenoble. Sur l'écran, je voyais le ciel et la campagne à travers la fenêtre. Derrière elle. Le ralentissement général, Les petits oiseaux, qui chantait sans aucun bruit autour, est ce que c'est ça qui nous a fait croire ce jour là? Toutes les deux. Un monde où on serait enfin capable de se poser cinq minutes ensemble pour se mettre d'accord sur le juste besoin numérique. Et puis, à peine un mois plus tard, à la radio, je suis tombé sur ça. On en entend parler depuis des années. Le fera bientôt partie de notre quotidien. La 5G, une 4G puissance 10 qui permettra de regarder des vidéos à très haut débit, de télécharger des films en quelques minutes. Bref, ne pas y aller. Ce serait le retour à la lampe à huile et au modèle Hamiche, selon Emmanuel Macron. Et là, j'ai compris que je me réveillais un peu tard quand on était déjà tous montés dans le TGV comme des zombies, sans que personne ne nous ait demandé si on avait vraiment envie d'embarquer à bord du train fou qui nous emmène à toute vitesse au pays des frigos. Qui parle? Ce qu'il faut comprendre avec la 5G, c'est que ne remplace pas la 3G et la 4G par de la 5G. On ajoute un réseau 5G à un réseau 3G et 4G existant qui va continuer à tourner et dont les antennes, c'est principalement ça puisqu'il faut émettre des ondes autour de l'antenne. Donc c'est ça qui est énergivore. Les premières estimations qui sortent des pays qui ont commencé à déployer, comme la Corée ou la Chine, montrent qu'on pourrait multiplier par trois ou quatre la consommation du réseau de téléphonie mobile. Et pour quel bénéfice en face? Pour la capacité à récupérer son film en deux secondes pour peut être un jour, avoir des voitures autonomes. Parce que c'est ça qui consomme beaucoup de données. Et puis, pour faire la smart city où on va tout savoir. La montre connectée qui prend notre température et la pulsation, ça va être le réfrigérateur qui fait ses courses tout seul. Voilà donc ce qu'on appelle l'Internet des objets. Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, le consommateur citoyen forcément envie que sa priorité soit le réfrigérateur qui fait ses courses tout seul. C'est Ewart sont riches en protéines. Je me suis permis d'en commander deux. J'espère que vous aimerez vivant, avant la fin du monde. Au rythme actuel, au coût actuel, avec les technologies actuelles, on est face à un mur. Le numérique est une ressource critique non renouvelable qui sera épuisée dans trente ans. donc, il faut trouver des alternatives au tout numérique. Le sujet, c'est que le tout numérique est un luxe qu'on ne peut plus se permettre en tant que société. Le numérique devrait être un outil au service de la résilience de l'humanité. Aujourd'hui, c'est un outil qui précipite notre effondrement. Littéralement. Pourquoi? Parce que pour une dernière nuit d'ivresse numérique, on épuise à très grande vitesse cette ressource. Voilà, c'est comme ça grâce à Philippe Bioy et à Frédéric Bordage, que j'ai entamé une nouvelle phase dans ma vie, après l'aveuglement volontaire, la lucidité anxiogène. Maintenant, dès que je dégaine mon téléphone pour n'importe quoi, écouter un clip de France en streaming dans le métro, regardez le temps qu'il va faire aujourd'hui. Chez mes parents, j'ai des visions de Sodome et Gomorrhe. Mais bizarrement, cette prise de conscience ne débouche pas sur grand chose d'autre. Je laisse tomber, je te dis Chloé,. Je te jure. Et aussi Margot aussi. Depuis qu'elle a 7 ans. Moment jugé trop tôt? Oui, mais tout le monde, autour de toi, tu verras bien que personne et surtout que moi, après, je suis toute seule et. Bah écoute! Il faut maintenant citer toute seule, toute seule. Lorsque tu auras mon téléphone, tu fous que les autres le font. On a envie de le faire. Moi, j'ai envie de façon, si j'en ai pas. Ce sera juste. Je seul, fait ce que tout le monde donnera. Et aussi, tu dis c'est pas avant 15 ans, 15 ans, mais si tu veux. Ludivine, elle, s'occupe bien de ses enfants. Et pourtant, ces enfants ont leur iPod depuis ans. Monfreid, ça fait flipper que j'ai comme tout le monde. Un but commun? Je flippe un peu en permanence tous azimuts pour la planète en péril, pour ma fille de 10 ans et demi qui va se faire cyber, harceler sur Snapchat ou Partick Talk, mais j'en reste à ce stade qui est assez confortable au fond, plus confortable en tout cas, que d'avoir à poser un acte radical. J'ai lu le truc. Combien tu toi par jour? Je gagne sur tous les tableaux, à peu près comme ce que je suis en train de faire là avec vous. Ben Makhoul, grand public 29, comme il a vous aussi qui. Maintenant, je vous montre que je ne cautionne pas ce monde absurde. Et après, je retourne crawlé sur mon par rapport à la semaine dernière sur les années 30, alors j'ai 32%. Heureusement, il y a des gens comme Ann-Sophie, Jack qui ont d'autres stratégies. Un jour, j'avais rendez vous chez mon kiné. J'y allais toutes les semaines, mes rendez vous étaient réguliers. Elle a écrit un livre qui s'appelle Déclic avec un startupers repenti, Maxime Guedj, et en prenant mon téléphone quelques heures avant mon rendez vous. Je vois que mon téléphone est un iPhone, me dit il faut partir à telle heure pour arriver à l'heure à votre rendez vous rue Groison à Tours, alors que je n'avais strictement rien spécifié. Je ne savais absolument rien dans mon agenda. Et là, j'avoue que ça m'a fait flipper. J'ai eu peur. Je me suis dit je lui avais rien demandé, en fait. Donc, c'était lâche,? Et à partir de ce moment là, j'ai réalisé qu'en effet, dès que j'ai voyagé dans ma ville, que je connais par cœur, automatiquement, je mettais le GPS pour avoir le chemin le plus court alors que ma ville, je la connais. J'ai compris que je finissais par perdre mon rapport à la géographie, à la cartographie. À ma place dans l'espace, c'est à dire que confié à cette petite machine le soin de me dire où j'allais. Alors que je pouvais très bien le faire toute seule, même dans des lieux que je ne connais pas. Après tout, il suffit de regarder à l'avance et à partir de là, j'ai trouvé que ce que je me faisais déposséder de quelque chose me faisait déposséder de l'espace. En fait. Là, il y a eu un point de bascule, ça m'a fait revisiter toute la façon dont j'ai utilisé cet outil. A partir de là, j'ai acheté un Michelin pour pouvoir voyager à l'arrière de ma voiture. C'est un vieux truc, ça. pas les bonnes, les bonnes routes. En tout cas, il n'y a pas les nouvelles. Mais au moins, je me dis que quand je vais me déplacer partout en France, je vais tâcher de me repérer dans l'espace. Comme vous le savez très bien le faire avant. Et voilà comment on peut aussi dire à l'objet qui a tendance à être très intrusif. Ben non, on reste à ta place grâce à ta place d'outils. Tu es là pour m'aider, mais tu n'es pas là pour me dire quoi faire. Il n'y a pas si longtemps encore, je me serais moquer gentiment de sa carte Michelin en papier, mais maintenant, je me demande pourquoi il n'y a pas un peu plus d'Anne-Sophie Jacques sur la planète, pourquoi on continue à faire ce que l'on fait quand on sait ce que l'on sait. Ça me rappelle ce qu'a expliqué le neuroscientifique Sébastien il y a quelques mois, dans le premier épisode du podcast. Pour lui, si on fonce comme ça dans le mur en toute connaissance de cause, ce n'est pas vraiment de notre faute. Ça vient de notre cerveau, en fait. Notre cerveau. Il vient de dépoque, très, très reculé et c'est un organe qui est très puissant, mais qui s'est construit au fil de millions d'années d'évolution. Et donc, il a des motivations très profondes qui lui sont dictées par des structures cérébrales qui sont situées vraiment au coeur du cerveau, et notamment par une zone clé qui s'appelle le striatum, et ce striatum nous incite à rechercher certains comportements sans même qu'on s'en rende compte en nous récompensons avec du plaisir quand on le fait et le plaisir qu'il nous donne avec cette fameuse molécule qui s'appelle la dopamine. Pendant toutes ces époques paléolithique, chez nos ancêtres préhistoriques, on a survécu en en réalisant ces comportements qui étaient gage de survie et qui, à chaque fois, nous donnaient de la dopamine pour nous récompenser, pour nous inciter à continuer. Parmi ces grands comportements, il y avait notamment la recherche d'informations absolument cruciales pour un d'hominidés dans la savane pour survivre. Par exemple, est essentiel de repérer les signes de passage d'un animal, une trace de pas dans la boue séchée, une empreinte et de savoir extraire l'information. L'interprétez savoir si c'est un prédateur ou une proie que c'est la vie ou la mort. Notre cerveau s'est développé pour être extrêmement sensible à l'information. Ce centre cérébral qui vient du fond des âges et qui a été habitué à nous donner de la dopamine chaque fois qu'on trouvait de l'information, se retrouve d'un seul coup parachuté dans un monde qui est saturé d'informations. Il est absolument incapable de résister parce que lui a été programmé pour prendre toute information qui se présente sans limite fixée a priori. Le résultat est catastrophique, le résultat, c'est exactement comme pour l'alimentation. C'est le même principe on a besoin inassouvi au départ et qui rencontre une société de pléthores. Ça donne l'obésité et pour l'information, ça donne l'info obésité. A cela s'ajoute le fait que ce système de dopamine dans notre striatum, il a tendance à se lasser. C'est à dire que si on lui donne constamment la même quantité de stimulations, en l'occurrence la même quantité d'informations, finalement, au bout d'un moment, ça l'ennuie un peu. Et le seul moyen de relancer la production de dopamine, c'est d'augmenter les doses. Donc, on ne peut pas se détacher finalement du support d'information si on quitte ces notifications, si on quitte son réseau social à ce moment là, il est vide et donc c'est vraiment une forme d'addiction qui fait que finalement, on consomme de l'information comme de la matière première. Mais inutile. Ça tourne en boucle parce qu'en fait l'offre d'information et dépasse les capacités d'un cerveau humain aujourd'hui. Là, je suis pas tout à fait d'accord que c'est inutile ou que ça tourne en boucle. Tout ce temps passé à s'informer sur nos téléphones, n'est pas exactement du temps perdu. Ce serait trop facile de verser comme ça dans la techno phobie primaire, par exemple, le livre de Sébastien, Le bug humain, précisément. je suis tombé dessus en donnant un soir sur mon smartphone. Mais bon, pour toutes les fois où, effectivement, je reste scotché en position junky sur mon écran tactile, je suis contente d'avoir un diagnostic à poser. Homo erectus téléguidé par ses neurones. Donc, je me demande Ann-Sophie, pourquoi elle? Elle arrive à résister? Elle a pas le cerveau pareil que moi. Pire, c'est à dire que depuis le mois d'août, je ne lis plus une seule actualité. C'est à dire que non seulement sur mon téléphone, je n'ai plus accès à l'application du monde. Je lisais tous les jours, mais je n'y vais plus du tout. C'est derche au courant de rien. Je viens vous voir ici à Paris. Je ne sais pas du tout en Elco vide. Je ne sais pas du tout. Je veux pas que je m'en fous. Au contraire, je suis quelqu'un de très intéressé et très investi dans la politique. Mais je fais la démarche depuis deux mois et demi. J'ai l'impression d'être au cercle des Alcooliques anonymes, mais j'ai fait la démarche de ne plus m'informer de ce qui se passe dans le monde pour récupérer de l'espace, vraiment, et une qualité de réflexion, d'analyse que j'avais totalement. Donc, les amis à qui je dis ça sont ahuris, bien sûr, et j'ai une amie l'autre jour qui me dit Oui, c'est bien tu. Tu peux, t'as le loisir, mais moi, je suis prof à la fac quand j'arrive devant mes étudiants, il faut que je sache un peu ce qui se passe quand même dans la vie et je lui ai dit Hé bien pourquoi, après tout, t'as le droit? En fait, t'as le droit d'arriver devant eux et de leur dire Désolé, mes étudiantes, mes étudiants. Peut être que je vais vous sembler à l'ouest sur des choses, mais ce n'est pas grave. Je vous le dis et je m'y autorise et j'aimerais que vous m'y autorisez. Et elle m'a regardé et m'a dit C'est une bonne idée. On peut vraiment prendre ce droit à la déconnexion et le droit de ne plus être complètement malmené parce que je trouve que c'est de la maltraitance par ce flux d'information de magma bouillant. C'était un droit que j'invite tout le monde à apprendre. Trop forte? Anne-Sophie Jacques plus forte que son striatum. Mais est ce qu'elle pourra tenir longtemps comme ça? Surtout que si j'ai bien compris Sébastien, le smartphone de D-Track, pas seulement notre besoin primitif d'information dans notre cerveau préhistorique. Il y a aussi d'autres besoins qui nous rendent tout aussi dépendants à notre smartphone. Le besoin de statut social, par exemple. Aujourd'hui, on arrive dans un monde où les possibilités d'avoir du statut social sont rendues illimitées par le côté virtuel de la chose. Quand vous allez sur les réseaux sociaux aujourd'hui, vous avez deux milliards de personnes par jour qui se connectent à des réseaux sociaux et qui peuvent tous, quelque part, gagner du statut social sur un mode virtuel. Ça, c'est des choses qu'on observe en aujourd'hui dans les laboratoires de neurosciences. On peut voir en direct ce qui se passe dans le cerveau d'un internaute quand il va sur un réseau social, quand il gagne un like. Libération de dopamine quand il perd, privation de dopamine. Évidemment, il faut y retourner sans arrêt pour maintenir la machine à dopamine en route. A cela s'ajoute aussi un besoin peut être même antérieur à l'homme sur la planète qui existait déjà chez les premiers êtres vivants, même chez les premières bactéries, il y a des milliards d'années, dans les océans qui avaient un principe fondamental ancré dans leurs gènes, c'est de minimiser les dépenses d'énergie. Quand vous êtes un être vivant dans un milieu hostile, vous devez sans arrêt minimiser vos dépenses d'énergie et maximiser vos entrées d'énergie, ce qui fait que vous vivez. Ça s'appelle l'homéostasie et dans le cerveau humain, ça se matérialise par des neurones très précis de notre striatum qui nous récompense par de la dopamine à chaque fois qu'on arrive à minimiser nos efforts. Donc, on cherche en permanence à en faire le moins possible. Alors, quand vous avez la possibilité d'avoir de l'information et d'avoir du statut social tout en minimisant vos efforts simplement en touchant un écran, en sortant appareil de votre poche. Là, vous avez finalement la quadrature du cercle. Vous arrivez à résoudre l'équation ultime de notre striatum qui veut avoir le plus d'informations et le plus de statut social tout en faisant le moins d'efforts possible. Vertigineux. Un petit peu les neurosciences, ça pourrait même rendre carrément fataliste. Faut se méfier. Mais ça y est. Enfin, j'ai l'impression de comprendre pourquoi je me sens comme un zombie, incapable de réagir, de décrocher de ce foutu smartphone. Et c'est peut être ça, le déclic que j'attendais désespérément depuis le début. Tilté que dans cette histoire, mon cerveau est pris au piège de son propre jeu. Alors, bien sûr, c'est juste un début, un modeste frémissement. Mais peut être que je tire là une piste pour reprendre le contrôle. Résister un peu plus dignement à toute cette économie du numérique qui, pendant ce temps, exploite joyeusement les faiblesses de mon striatum et mes données personnelles. L'hiver dernier, j'avais installé un jeu de Scrabble pour jouer au Scrabble. Je pouvais jouer avec ma sœur. C'était super et c'était un super environnement avec des couleurs chatoyantes. C'était chaleureux et j'ai réalisé que je commençais à jouer, aller en me couchant vers 22 heures et qu'à une heure du matin, j'étais toujours dessus. Le dispositif faisait que j'avais toujours envie de faire une autre partie et donc il faut justement interroger cet usage qui fait qu'on bloque, on bloque littéralement, on bloque parce que l'application, le jeu, en l'occurrence l'environnement, fait tout pour qu'on reste là. Pourquoi en reste? Parce que plus je joue et plus ils sont susceptibles de capter à la fois de mon attention, ça c'est super, de me plaindre de la pub. Parce qu'évidemment, comme je suis radine et que je veux pas payer pour un jeu en ligne, j'ai la version gratuite. Donc j'ai des pubs qui m'arrive à chaque fin de jeu et elles veulent que je reste aussi parce que c'est une façon pour elles de savoir exactement ce que je fais, à quelle heure je le fais. Et donc, ça en dit beaucoup aussi de moi et de mes comportements. C'est ça la donnée, en. Nos données personnelles, c'est pas juste. J'ai écrit un mail où j'ai fait un jeu. Quand j'ouvre cette fenêtre avec cette application, je permet à l'opérateur, à celui qui a développé l'appli, de rentrer dans mon intimité, d'être avec moi dans mon lit, sous ma couette, à jouer au jeu débile. Et quand on dit il faut faire attention à nos données. Il faut surtout faire attention à ce qu'on donne de nous. Il y a des choses qui sont de l'ordre du privé, de nos affects, de nos émotions, de nos de nos ressentis qu'on ne peut pas leur donner en les donnant. On devient des objets qui sont autant de petits pions à qui on peut vendre n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, n'importe quand. Et c'est de ça dont on doit se protéger en. Pour se souvenir de la puissance que représentent en fait nos données, j'aime bien regarder. Finalement, qu'est ce que représente la puissance financière aujourd'hui des entreprises qui en tirent le plus profit que sont Google, Apple, Facebook, etc. Et si on regarde leur valeur en Bourse, c'est de l'or du 1000 milliards, donc ça a dépassé la valorisation de, donc du pétrole. En fait, aujourd'hui, le minerai, la matière première qui est la plus rentable à extraire, ce sont nos données personnelles. Le problème, c'est qu'en fait, aujourd'hui, il y a d'autres acteurs qui utilisent ces capacités de ciblage qui sont extrêmement puissantes, qui sont des acteurs politiques à leurs intérêts. Ce n'est plus d'utiliser cette capacité de ciblage pour convertir à l'achat, mais ça va être pour convertir, voir le monde, d'une certaine manière, pour être influencé dans l'exercice de ses droits en tant que citoyen au sein d'une démocratie. Il explique très bien Anne-Sophie GIAC et Maxime Guedj. Il donne des exemples concrets et tout, mais personnellement, savoir tout ça ne m'a jamais empêché de cliquer sur j'accepte. Moi, j'accepte. Dès qu'un site ou une application demande si je suis d'accord avec les conditions générales d'utilisation, j'accepte la gestion des cookies. J'accepte tout, mais à présent, j'ai une petite clé à actionner et elle est dans ma tête. Donc, vous avez une partie plus consciente de votre cerveau située à l'avant, le cortex préfrontal. Qui peut être certains? Tandia, non. Attends, prends le temps de la réflexion. Plus on nous propose les choses rapidement. Plus notre cerveau s'est habitué à attendre, de plus en plus de personnes vont être finalement à une offre instantanée. Faut il céder et donc pas être obligé de muscler la partie frontale du cerveau qui nous permettrait d'attendre? C'est un cercle vicieux. Plus vous, des habitués votre cerveau frontal à agir, plus vous avez besoin de produits et d'offres instantanées, et plus les offres instantanées prospèrent. Cela va toujours plus vite et on est de moins en moins capables de patienter et d'opposer finalement à l'attrait de l'instantanéité. Le souci de responsabilité et le souci rationnel de protection de nos données de réflexion désorientation que l'on veut donner à nos existences ou de comptes qu'on demande aussi à long terme à ceux qui nous gouvernent. Concrètement, si je veux mettre Firefox sur. Suffit d'aller dans l'App Store vous tapez Firefox. Alors voilà. Ne vous moquez pas. C'est pas le grand soir. Juste une petite réforme individuelle avec l'aide de Maxime Guedj. J'ai installé sur mon smartphone un navigateur qui ne vend pas mes données personnelles. Firefox un navigateur comme Chrome ou Safari. Sauf qu'il est libre. Ça vaut ce que ça vaut. C'est juste un début. Et surtout, il est maintenu par. Alors voilà, il faut. Bien sûr, il y a une demande qui est venue et d'ailleurs, je ne sais même pas, au fond, si c'est vraiment grâce à la partie préfrontal de mon cortex. Navigateur Web. Mais ce que j'ai compris, c'est que la cohérence, c'est un peu comme les abdominaux, ça s'exerce. Au début, c'est horrible. On fait des pédalos sur son tapis, on a envie de crever. Et puis, jour après jour, on a moins mal. Après, on se tient plus droit, on se regarde dans la glace et on est quand même plus content de soi. Qui est déjà assis sur Arte. Radio Webcam vivant avant la fin du monde est un podcast produit chaque mois par Arte Radio. Vous pouvez l'écouter sur son site Arte Radio, son appli gratuite Soundcloud, Deezer ou votre plateforme d'écoute préférée. Commenter, partager, abonnez vous aux podcasts et mettez lui des étoiles pour soutenir l'émission et la planète.

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